Faire son inscription.
Une course, c’est un peu comme une toute petite vie. Il y a des hauts, des bas, on a une idée de quand elle se termine, parfois elle se termine plus tôt que prévu. On aimerait aller le plus loin possible. Quand on me dit : « De toute façon, tu vas la finir sans problème cette course ! »
Je souris et je réponds toujours la même chose : « Tant que je ne suis pas après la ligne d’arrivée, avec la médaille autour du cou, je ne suis sûre de rien. »
Cela ne veut pas dire, que l’on a pas une idée de son potentiel, et de quoi l’on est capable. C’est certain qu’avec l’expérience, on arrive à beaucoup mieux s’évaluer.
Et puis, selon la course, on ajuste ses objectifs, ses performances, et on peut être un peu plus indulgent avec soi-même.
Entre le moment où l’on prend la décision de s’inscrire à la course, la préparation, les entraînements, quelques fois des baisses de motivation, une diète plus ou moins bien faite.
Organisation d’avant course.
Partir chercher son dossard jusqu’au Village, bien dormir les 2-3 nuits précédent la course, préparer ses affaires selon la météo approximative du jour J. Se réveiller tôt, en vérifiant que vous n’avez mal nulle part, ni aux muscles, ni au ventre, ni à la tête, que lorsque vous êtes une femme, vous ne soyez pas les quelques mauvais jours du mois, car croyez-moi, il vaut mieux être tranquille à ce niveau… Bien calculer la très légère collation d’avant course, mais qu’elle vous tienne assez jusqu’au moment du départ.
Retrouver son SAS parmi les 30.000 participants qui font la même chose que vous, patienter au moins une heure dans son couloir en attendant le moment du départ. Parfois, on attend congelés, avec de la pluie, le stress qui monte, quelqu’un qui a une urgence à côté de vous, on essaye tant bien que mal de suivre l’échauffement proposé mais on ne se donne jamais à fond à ce moment-là.
La course.
Et puis c’est parti, dès le premier kilomètre, vous en voyez qui partent à toute allure, puis le futur champion que vous aviez croisé quelques minutes auparavant, s’effondre au 2ème kilomètre, car il s’est foulé la cheville. Qui aurez pu le deviner ?
En Octobre 2014, j’ai participé pour la première fois aux 20km de Paris. Le matin, en me préparant, je n’étais pas bien du tout, fiévreuse, des frissons. Mais je voulais quand même y aller. Cela n’a pas loupé, au 14ème kilomètre, je me suis retrouvée au poste de secours, impossible d’avancer.
J’ai refait cette course en 2016, l’année dernière, et j’ai eu un petit pincement au cœur au 14ème kilomètre, comme lors de cette édition d’ailleurs. Une petite piqûre de rappel, qui fait que je garde toujours en tête, qu’il peut arriver de ne pas finir une course.
Pendant que l’on court, on est comme dans un ascenseur émotionnel, tout d’abord on est très heureux d’avoir commencé la course, après on se dit qu’il y a encore un long chemin devant soi, puis on ne se trouve pas si mauvais finalement, un peu plus loin on se demande pourquoi on est là, puis on pense au bonheur de dépasser son chrono, on se booste à nouveau pour retrouver une énergie perdue quelques minutes avant. Si on a bien fait ou non de prendre le ravitaillement, ou qu’on s’est peut-être un peu ralenti.
Puis arrive le dernier morceau du parcours, celui où l’on croit que c’est terminé, mais qu’il faut encore persévérer. C’est souvent là, qu’on perd de la vitesse. C’est comme si on se reposait sur ses lauriers, en se disant qu’il ne reste que 2-3 km, c’est bon j’ai fini. Depuis la course de Paris-Versailles 2016, où je me suis faite avoir sur les 2 derniers kilomètres, je travaille sur la fin de mes courses, en restant concentrée jusqu’au bout. Je me dis toujours qu’il y a 1 kilomètre en plus.
Ressenti après la ligne d’arrivée.
Quand on a fini sa course, que l’on a passé la ligne d’arrivée, et que l’on a dépassé son chrono, on sait pourquoi on a fait tout cela. Une joie et un bonheur intense qui vous irradient. Vous le ressentirez, si vous n’avez encore jamais couru, et que finalement vous arrivez à courir votre premier kilomètre. Mais aussi le jour, où vous participerez à votre première course, celui où vous aurez une médaille, et quand vous atteindrez vos objectifs de distance, vos objectifs temps.